Voici donc l’histoire du Chiffre Bordelais*
Tout commence en 1547 lorsqu’Henri II accède au trône de France et prend comme emblème les 3 croissants. Associés à sa devise : « Totum impleat orbem » : jusqu'à ce qu'il (le croissant de lune) remplisse l'orbe tout entière (la gloire du roi irait en croissant jusqu'à ce qu'elle remplisse le monde) ils symbolisent le rayonnement de la puissance du roi.
En 1548, la population de Bordeaux se révolte contre le roi, suite à la hausse de la gabelle. Le roi Henri II ordonne au connétable Anne de Montmorency une répression exemplaire. La cité perd ses privilèges. Elle est désarmée, verse une amende et son parlement est suspendu.
C’est à la suite de ces évènements qu’Henri II crée l’Ordre
du Chiffre. Cette secte a pour but avoué
de contrôler la ville (mission qu’elle accomplira avec succès puisqu’en 1549, Henri II amnistie la cité) mais la vrai
raison est l’instauration d’une élite, toute dévouée au roi, qui façonnera la
ville à son image pour mieux asseoir sa domination sur le monde et qui servira
de point de départ à son rayonnement.
Le Chiffre utilisera le Collège de Guyenne pour former son
élite ainsi que placer des membres dans tous les domaines et rayonner à plus
grande échelle. Le premier membre du Chiffre célèbre, sorti de ce collège sera
Michel de Montaigne, qui deviendra maire de bordeaux en 1585.
Dans les années 1650, la bourgeoisie bordelaise, menée par
des membres du Chiffre, s’oppose à montée de pouvoir de Mazarin lors de la
Fronde. La paix rentrera dans l’ordre lorsque le roi Louis XIV reprendra les
choses en main et instaurera son règne du roi soleil, basé sur le rayonnement
du pouvoir, une valeur chère au Chiffre Bordelais.
A partir du milieu du XVIIème siècle, le Chiffre continue
son œuvre d’expansion et Bordeaux devient
le premier port du royaume, puis l’un des centres urbains les plus
importants, provoquant une construction navale conséquente et de qualité. Le port de la Lune devient
alors l’une des significations du symbole du Chiffre, puisque c’est de celui-ci
que partiront les navires de commerces, enrichissant considérablement la ville
et par extension accroissant toujours le pouvoir du Chiffre. En effet, les
corsaires bordelais sont tous au service du Chiffre et étende sa domination aux
mers puis jusqu’au nouveau monde, où ils vont instiller la philosophie de cette
secte.
Au XVIIIème siècle,
le Chiffre Bordelais connait son apogée, les archevêques, les intendants et les
gouverneurs, installés par le roi et membres du Chiffre, embellissent la ville
pour que toujours sa gloire soit plus grande. Des portes fortifiées, des arcs
de triomphes, l’opéra puis la fameuse place de la bourse magnifient Bordeaux.
En 1869, la fontaine des Trois Grâces, hommage à Henri II
puisqu’elle n’est pas sans rappeler son monument funéraire, remplace la statue
équestre du roi et rappelle l’origine du Chiffre.
Au fil du temps, et surtout suite à la révolution et au
déclin de la monarchie, le Chiffre Bordelais se consacre de plus en plus à la
gloire de la ville. Son idéal a glissé de la gloire d’Henri II puis de la
monarchie à la gloire de Bordeaux.
En effet, aujourd’hui le chiffre est repris pour le compte
de la ville : son logo qui marque discrètement (enfin plus ou moins) tout
ce qui appartient à la ville et par extension à la secte. Le Chiffre Bordelais, toujours
présent, travaille sans faillir au rayonnement
de Bordeaux : en 2007 elle rentre au Patrimoine mondial pour toujours
plus de rayonnement et de prestige.
Et je viens d’apprendre que Bordeaux est le site de la
première implantation de la technologie APS pour tramway et que, se targuant
d’avoir été béta-test, la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) demande des
intéressements à Alstom pour chaque kilomètre d’APS vendu. Je reconnais bien là
la patte du Chiffre, être toujours à la pointe et rayonner.
L’emblème du Chiffre Bordelais, l’emblème du roi, figurera
sur tout ce qui se rapproche de près ou de loin à cette secte. En effet, on le
retrouvera entre autres, sur le dos et les plats des reliures des livres de
prix décernés par le collège de Guyenne. Puis sur les murs de la ville,
fontaines, immeubles, mascarons, pleins de signes discrets marquant la
possession de la ville par le Chiffre, comme un jeu en réponse à la marque de
la franc-maçonnerie. Et aujourd’hui
grâce à la vitrine offerte par la mairie de Bordeaux, le logo ne se
cache plus et s’expose sur tout événement ou possession de la municipalité et
donc du Chiffre Bordelais.
*Je tiens à préciser qu’en dehors des références historiques
(tant d’histoire de France que de Bordeaux) le contenu de ce texte est issu de
mon imagination et ne pourrait être considéré comme authentique.